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Sidi Bou Said

Chef de l’ensemble «Al Kindi» à l’ouverture de « Rouhanyet » : «La Syrie est notre cœur, notre âme et le sang qui coule dans nos veines»

Le palais d’Ennejma Ezzahra s’est trouvé mercredi soir bercé par l’âme mystique et toute la spiritualité des traditions soufies de la Syrie, un pays déchiré par la guerre depuis déjà près de sept ans, faisant vivre à l’assistance cette sensation de quiétude et de paix interne que seul ce genre de musique et de chant peuvent avoir sur l’âme humaine en ces temps difficiles.   L’ensemble venu de Damas et dirigé par Cheikh Hamed Soulaymane Daoud a donné une soirée où la spiritualité mène vers des temps lointains et la musique ouvre les portes du monde profane et sacré, pénétrant le plus profond des âmes. Des derviches tourneurs alternaient les danses autour du chant des artistes du takht « Al Kindi » baptisé au nom du grand savant arabe , en guise d’hommage à cet érudit de la science et la pensée savante arabe à l’aube de l’islam. Al-Kindi fondé en 1983 par feu Julien Eddine Weiss, un français converti à l’islam et qui résidait à Alep et mort à Paris en 2015, est un ensemble de musique et de chant classique arabe profane et sacré très réputé pour sa musique savante, encrée dans les traditions sonores classiques du Proche et Moyen-Orient. Gardant les anciennes composantes du takht Sharqi (ensemble oriental arabe), Al-Kindi rassemble des musiciens sur le qanun, l’oud (luth oriental), ney (flute en roseau) et riq (petit tambourin à cymbalettes). Hamed Soulaymane Daoud a présenté les membres de la troupe venus de Damas, citant Ziad Kadi Amine au ney, Imed Hariri au Qanun, en plus de Mohamed Kadri Dalel, Adel Chamseddine, Dhia Eddine Daoud, Omar Echeikh, et trois membres d’une même famille avec le cheikh des mawlaya (un mot désignant le maitre dans le soufisme) à Damas Hatem el-Jamal, son fils Yazan al-Jamal et ses deux neveux Maher al-Jamal et Mahmoud Ettir. Pour Hamed Soulaymane Daoud, président de la ligue des chanteurs soufis de Damas a dans une déclaration à l’agence TAP, salué « la Tunisie qui a un grand apport sur l’ensemble « Al kind »i », rappelant la contribution de feu Mohamed Saada (un musicologue, chef d’orchestre et compositeur tunisien), « ce grand artiste qui avait jeté les bases de ce groupe avec Julien Eddine Weiss ». Après un premier passage au festival Musiquât en 2010, ce spectacle est un rendez-vous renouvelé de la troupe Al Kindi avec le public tunisien venu en masse savourer ce genre de musique profane et sacrée. La musique soufie en ces circonstances de guerre et de conflits au Moyen-Orient et particulièrement en Syrie, est un vecteur de paix pour les membres d’ »Al-Kindi » a indiqué le chef de la troupe . Et d’ajouter « ils n’ont pas quitté et ne quitteront jamais le pays, car la Syrie est notre cœur, notre âme et le sang qui coule dans nos veines ». Malgré les grandes pressions que subit le pays, il a fait part de « cette lueur d’espoir », visible dans ses yeux pétillants de paix et de quiétude, en disant « la Syrie peut tomber malade mais la guérison ne va pas tarder à venir, surtout que la situation s’est beaucoup améliorée ». Jouissant d’une grande notoriété auprès du public syrien en se produisant à l’intérieur de la Syrie comme en Europe et ailleurs, l’Ensemble « Al Kindi » qui perpétue les traditions du soufisme de Damas et des derviches tourneurs turcs a cette singularité d’une musique sacrée née du partage des valeurs communes entre la Syrie et la Turquie, qui revient au fait que « la mawlaya est essentiellement un héritage venant de la Turquie, un pays qui avait gouverné la Syrie durant près de 400 ans, laissant un grand héritage partagé ». Sa définition du soufisme, il la conçoit comme « le chemin vers dieu et celui de l’amour divin, et à mesure que l’on éprouve cet amour divin, l’âme est susceptible de l’accepter aussi rapidement « .

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