La Tunisie est dans une situation difficile avec une situation sécuritaire encore précaire et une conjoncture économique délicate et préoccupante, a concédé le chef du gouvernement Habib Essid, dans une allocution télévisée lundi soir sur « Wataniya 1 ».

Habib Essid a indiqué que son gouvernement a œuvré à la mise en place d’un programme de salut national urgent dans les domaines sécuritaire, social et économique, basé sur un nouveau plan sécuritaire, la consolidation de la paix sociale et l’instauration d’un climat propice au travail et à la production.
Il a, également, annoncé le lancement de l’élaboration d’un nouveau modèle de développement basé sur les secteurs à
valeur ajoutée.
Le chef du gouvernement a rappelé dans son allocution l’arrestation de 387 terroristes et la neutralisation de
certains éléments dangereux, outre la découverte de dépôts d’armes de guerre. Le bilan obtenu en matière de lutte
antiterroriste n’a pas permis d’éradiquer ce fléau, ce qui commande, a-t-il dit, de resserrer les rangs et d’apporter un
plus grand soutien aux forces sécuritaires et militaires.
Et d’ajouter que le nouveau plan sécuritaire repose sur la coordination entre l’armée et les forces de sécurité
intérieure avec l’appui des citoyens. Il s’agit aussi de doter les forces militaires et sécuritaires de matériels et
d’équipements adéquats pour pouvoir intervenir avec célérité et de renforcer leur déploiement sur la frontière avec la Libye.
S’agissant de la situation économique, Habib Essid a fait état d’une baisse de l’investissement à hauteur de 21% en
2014 par rapport à 2013 et de plus de 32% par rapport à 2010.
Les finances publiques, a-t-il ajouté, passent par une situation difficile, enregistrant un déficit budgétaire de
7400 MD en 2014 contre 3000 MD en 2010.
Selon le chef du gouvernement, le déficit des entreprises publiques a franchi la barre des 3500 MD pour 25 grandes
entreprises, ajoutant que le déficit cumulé par les caisses sociales a atteint les 1100 MD et que le taux d’inflation
demeure élevé à raison de 5,6% en 2014, alors que le produit intérieur brut n’a pas dépassé les 2,3%.
La situation économique difficile, a expliqué le chef du gouvernement, est due au blocage de la production dans les
secteurs des phosphates et de pétrole mais aussi dans la réalisation des grands projets en particulier des autoroutes (Oued Zargha, Boussalem, Sfax, Skhira, Gabès, Médenine, Ras Jédir).
Face à la situation économique et sociale délicate, le gouvernement a préconisé un plan de salut national qui permet d’apprécier la situation actuelle, de prendre des mesures urgentes, de pallier à cette situation et d’établir une
stratégie d’avenir pour le prochain quinquennat, a-t-il dit.
Il a rappelé, à cet égard, les visites de terrain
effectuées par les membres du gouvernement dans plusieurs régions pour prendre connaissance des besoins des habitants et déterminer les spécificités de développement dans chaque gouvernorat.
Dans le volet social, Habib Essid a insisté sur la nécessité de consolider la paix sociale, de garantir un climat propice au travail et à la production, faisant part de l’engagement à activer les accords conclus avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
Il a annoncé le démarrage des négociations sur les augmentations salariales dans le secteur public au titre de l’année 2014 et la disposition à engager des négociations sociales biennales ou triennales.
Le taux de ch »mage pour les diplômés du supérieur reste élevé avec un pourcentage avoisinant les 31%, a-t-il indiqué.