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La CIA aurait acheté la coopération de la Pologne

La Pologne s’est opposée il y a onze ans au transfert de membres présumés d’Al Qaïda dans un centre de détention secret de la CIA sur son territoire, mais s’est montrée plus « souple » après le paiement d’une forte somme, selon le rapport rendu public mardi par la commission du Renseignement du Sénat américain.

Barack Obama a appelé lundi la Première ministre polonaise, Ewa Kopacs, pour évoquer ce rapport, a-t-on appris à Varsovie.

La Pologne n’y est pas mentionnée nommément mais les noms des trois détenus cités et les dates de leur transfert ne laissent pas de doute. Elles correspondent notamment à celles qu’on trouve dans un rapport de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et aux dépositions recueillies dans le cadre de l’enquête polonaise sur le sujet.

Selon la CEDH, la CIA a disposé d’un centre de détention à Stare Kiejkuty, dans le nord-est de la Pologne, entre 2002 et 2003.

L’agence de renseignement s’est refusée à tout commentaire sur le rapport de la commission sénatoriale et les autorités polonaises ont toujours nié l’existence de ce « black site ».

« L’accord sur la création d’un centre de détention de la CIA en (le nom du pays a été noirci, ndlr) a créé de multiples difficultés qui persistes entre ce pays et la CIA », écrivent les auteurs du rapport.

Le gouvernement en question, poursuivent-ils, a proposé de rédiger un protocole d’accord pour définir le rôle et les responsabilités de la CIA dans ce centre de détention, mais l’agence a refusé, ce qui l’a conduit à s’opposer aux transferts prévus, dont celui Khalid Cheikh Mohammed, cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001.

TRAHISON

« La décision n’a été invalidée qu’après l’intervention de l’ambassadeur américain auprès des dirigeants politiques de (…) au nom de la CIA. Le mois suivant, la CIA a versé (…) millions de dollars », peut-on lire dans le rapport, où les sommes sont également noircies. L’ambassadeur était à l’époque Christopher Hill, qui n’a pu être contacté.

Après le versement de la somme, les autorités du pays « se sont montrées plus souples concernant le nombre de détenus sur le site et la date de sa fermeture », soulignent les sénateurs.

Quelques années plus tard, après les premières révélations sur cette pratique baptisée « rendition », elles se sont montrées « extrêmement déçues ». Elles ont en outre regretté de ne pas avoir été informées au préalable des aveux du président George W. Bush sur ce programme en 2006.

Pour Adam Bodmar, vice-président de la Fondation Helsinki pour les droits de l’homme de Varsovie, les dirigeants polonais d’alors « ont trahi la constitution pour de l’argent ».

Les tensions évoquées dans le rapport, a-t-il ajouté, expliquent pourquoi Barack Obama a appelé Ewa Kopacz lundi.

Le président des Etats-Unis et son interlocutrice « ont exprimé l’espoir que la publication de ce rapport n’ait pas d’effet négatif sur les relations américano-polonaises », dit Varsovie dans un communiqué.

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