Les trois journalistes de la chaîne Al-Jazira, arrêtés en Egypte pour leur « soutien » présumé aux Frères musulmans, selon la justice locale, ont passé plus de trois cents jours en prison.
Le journaliste égypto-canadien Mohamed Fadel Fahmy, chef du bureau d’Al-Jazira en Egypte, son confrère australien Peter Greste et l’Egyptien Baher Mohamed avaient été interpellés en décembre 2013 dans une chambre d’hôtel, transformé en bureau, au Caire.
Selon la justice égyptienne, ils avaient « soutenu » les Frères musulman, parti politique islamiste et bête noire du régime actuel. Ils travaillaient pour Al-Jazira, chaîne sise au Qatar, un pays à majorité arabe sunnite.
Après plusieurs mois de détention, les trois hommes avaient finalement été condamnés le 23 juin 2014 à des peines allant de sept à dix ans de prison.
UNE DEMANDE D’APPEL EXAMINÉE EN JANVIER 2015
Face au tollé mondial qu’avait provoqué ce verdict, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi avait appelé en juin les autorités étrangères à ne pas s’ingérer dans les affaires judiciaires du pays. Les Etats-Unis et l’Australie avaient appelé le maréchal Al-Sissi à gracier les trois reporters. Sans succès.
Un responsable du tribunal du Caire a annoncé le 21 octobre que la cour de Cassation égyptienne commencerait à examiner le 1er janvier 2015 une demande d’appel de trois journalistes d’Al-Jazira.
LES JOURNALISTES COUVRAIENT LES MANIFESTATIONS PRO-MORSI
Lors de leur arrestation, les trois reporters couvraient les manifestations pro-Morsi en Egypte, président déchu, issu de la formation politique islamiste des Frères musulmans.
Ce dernier avait été destitué le 3 juillet 2013 par l’armée égyptienne et remplacé de facto par le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, depuis élu président. L’éviction de Mohammed Morsi avait toutefois entraîné de violentes manifestations partisanes des membres du parti des Frères musulmans – aujourd’hui interdit par l’armée – dans le pays. (Le Monde.fr)
