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Invectives, faux départ, batailles de chiffres… Ce qu’il faut retenir du débat d’entre-deux-tours entre Macron et Le Pen

Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés mercredi soir lors de l’incontournable duel d’entre-deux-tours. Les deux candidats ont débattu sur des thèmes chers aux Français tels que le pouvoir d’achat, l’écologie ou encore les retraites.
Emmanuel Macron – Marine Le Pen, match retour. Cinq ans après, le président sortant et la candidate du Rassemblement national se sont à nouveau affrontés lors d’une joute verbale fleuve mercredi 20 avril, à quatre jours du second tour. Les deux adversaires ont débattu pendant 2 heures 45, arbitrés par les journalistes vedettes de TF1 et France 2, Gilles Bouleau et Léa Salamé.

Pouvoir d’achat et salaires
Marine Le Pen avait hâte d’en découdre : la candidate du Rassemblement national a commencé son introduction avant même la fin de la musique de générique, ce qui lui a valu d’être aussitôt interrompue par Gilles Bouleau. Un faux départ qui a semblé la déstabiliser l’espace d’un instant, même si elle ne s’est pas départie de son sourire.
Chacun des deux candidats a défendu ses positions sur le pouvoir d’achat. Marine Le Pen a annoncé souhaiter « restituer aux Français leur argent » en « doublant les allocations pour les familles monoparentales et individualisant les allocations adultes handicapées ».

« C’est vrai que le gouvernement n’a pas voté pour cette mesure », a concédé le président sortant, reprochant tout de même à Marine Le Pen d’avoir été absente lors du vote. Le candidat a ainsi confirmé son changement de posture sur la question de la déconjugalisation de l’AAH, réclamée depuis plusieurs années par les associations.
Marine Le Pen a promis que tous les salaires de moins de 4 768 euros mensuels augmenteront de 10 % grâce à une exonération de cotisations patronales. « Vous ne ferez pas les salaires, madame Le Pen », a rétorqué Emmanuel Macron. En face, le président sortant a vanté son triplement de la « prime Macron » (jusqu’à 6 000 euros). Exonérée d’impôts et de charges, elle est réservée à ceux qui gagnent moins de trois fois le smic. « Mais vous ne faites pas non plus les primes, monsieur Macron », a répliqué Marine Le Pen.
Union européenne
« Il y a cinq ans on avait tourné autour de l’euro, du franc et de l’écu, on n’avait pas bien compris », a ironisé Emmanuel Macron, en référence au débat de 2017, lors duquel la candidate du RN avait cafouillé sur le sujet. Il a estimé que « 80 % du programme » de sa rivale n’était applicable qu’avec une sortie de l’UE : « Aujourd’hui vous voulez toujours en sortir mais vous ne le dites plus. »

Marine Le Pen a toutefois assuré « souhaiter rester dans l’Union européenne » pour y faire germer l’idée d’une « Europe des Nations ». « Monsieur Macron, je ne croyais pas que vous tomberiez dans une forme de complotisme, je ne souhaite pas sortir de l’UE. Si c’était le cas, je le dirais », a-t-elle conclu. Ce à quoi Emmanuel Macron a rétorqué : « Donc 80 % de votre programme a changé, c’est une bonne nouvelle ! »

Retraites
« La retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable », s’est émue Marine Le Pen, qui propose de son côté un départ à la retraite « entre 60 et 62 ans ». Emmanuel Macron a lui réexpliqué sa réforme sur le recul de l’âge de départ à retraite à 65 ans. « Je propose de passer le minimum contributif qui est aujourd’hui à 980 euros à 1 180 euros […]. Il n’y a qu’une manière de financer, c’est de travailler progressivement plus et de décaler l’âge légal de départ de quatre mois par an », a détaillé le président candidat.

Emmanuel Macron a ensuite attaqué frontalement sa rivale sur le financement des retraites. « Vous n’êtes pas honnête avec les gens, vous n’expliquez jamais comment vous financez vos projets », a-t-il lancé. « Soit vous avez un impôt caché, soit vous allez baisser les pensions de retraites »
L’hôpital
Sur le sujet de la santé, Emmanuel Macron a assumé « un investissement massif ». Il a estimé qu’à l’hôpital « les conditions de travail sont les plus dures, il faut investir et réembaucher ». « L’hôpital ira beaucoup mieux si je suis élue » a répondu Marine Le Pen, accusant son adversaire « d’attendre les crises » pour réagir. Elle a promis d’investir 20 milliards d’euros sur cinq ans, dont la moitié pour l’embauche de personnels.

Les candidats sont revenus sur le scandale des Ehpad Orpea, révélé après la publication du livre « les Fossoyeurs » de Victor Castanet. « Il faut contrôler et imposer un nombre de personnels minimum, imposer une infirmière 24 heures sur 24 et réfléchir à une mutualisation des Ehpad », a déclaré Marine Le Pen. De son côté, Emmanuel Macron a développé son plan grand âge, tombé à l’eau lors de son quinquennat. Il a souhaité revaloriser le travail des aides à domicile et créer 50 000 postes d’infirmiers dans les maisons de retraites.

Ecologie
Que faire pour sauver la planète ? Abandonner « l’hypocrisie du libre-échange », selon Marine Le Pen qui mise sur le local et le « patriotisme économique ». « Il faut arrêter d’importer la moitié de nos fruits et légumes alors qu’on peut le faire soi-même », a-t-elle dit.

« Vous avez proposé la plus grosse subvention aux hydrocarbures en proposant de baisser la TVA sur ces produits. Votre programme n’a ni queue ni tête », a répondu Emmanuel Macron, accusant son adversaire d’être « climatosceptique ». Le président sortant veut notamment nommer un Premier ministre en charge de la planification écologique.

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« Vous êtes un peu climato-hypocrite », a répondu Marine Le Pen, estimant qu’Emmanuel Macron est « le pire de l’écologie punitive ». « Oui pour la transition, mais il faut qu’elle soit beaucoup moins rapide que ce qu’on impose aux Français », a-t-elle continué.

Jeunesse
Sur l’école, alors que le niveau de connaissance des élèves français est en nette baisse, selon plusieurs rapports comme le Pisa de l’OCDE, Emmanuel Macron a défendu son bilan : « L’investissement qui a été fait en CP-CE1 a permis pour les enfants de la République les plus en difficulté de rattraper le niveau. Ce que je veux faire c’est continuer à investir sur notre école, les fondamentaux, en remettant les mathématiques jusqu’à la terminale ». Marine Le Pen a annoncé vouloir revaloriser les lycées professionnels, l’alternance et l’apprentissage et réinstaurer les filières S, L et ES.

Au sujet de la rémunération des enseignants : « La réforme que vous proposez paie les professeurs en fonction de leurs résultats. Je ne sais pas si c’est McKinsey qui a prévu ça… » « Vous avez mis du temps », a ironisé Emmanuel Macron, qui attendait cette référence au scandale sur les cabinets de conseil. Marine Le Pen a proposé de valoriser les enseignants de 3 % par an.
Sécurité
« On est confronté à une vraie barbarie, à un vrai ensauvagement. On est cerné par l’insécurité dans les villes et les campagnes », a déclaré Marine Le Pen sur son sujet de prédilection, en appelant à réarmer et à « aimer » les policiers. Sur le plan judiciaire, elle a souhaité être « plus dure sur les peines » en évitant les aménagements.
« J’ai tenu mes engagements pendant ce quinquennat : 10 000 postes de policiers et de gendarmes ont été créés », a pour sa part déclaré Emmanuel Macron. Le président candidat a salué une « délinquance sur les biens en baisse » et « le travail du renseignement avec une trentaine d’attentats déjoués ».

Laïcité
« La politique que vous avez menée [contre l’islamisme] n’est pas efficace », a taclé la candidate RN, interrogée sur la question du port des signes religieux dans l’espace public. « Je ne lutte pas contre l’islam qui a toute sa place, je lutte contre l’idéologie islamiste qui cherche à imposer une loi religieuse qui s’appelle la charia », a-t-elle complété, affirmant souhaiter fermer les mosquées radicales et interdire le voile dans l’espace public.
Gouvernance
S’il est réélu, Emmanuel Macron a estimé que « sur des situations importantes, le référendum doit être la solution ». Le président sortant s’est aussi dit favorable à une Assemblée nationale élue à la proportionnelle et à la mise en place d’une commission transpartisane. « Vous êtes à deux doigts d’inventer l’Assemblée nationale », a ironisé Marine Le Pen. « Vous devriez l’utiliser plus souvent. »

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