Inès Boubakri est entrée dans l’histoire de l’escrime en étant la première athlète africaine à décrocher une médaille aux Jeux olympiques. La Tunisienne a battu la Russe Aida Shanayeva mercredi 10 août lors de la petite finale et s’est offert le bronze (15-11).
Avec un sourire déconcertant, Inès Boubakri a dédié sa victoire « à la femme tunisienne », et à « toutes celles qui se battent pour la liberté », en Tunisie et ailleurs. Pour la première fois dans l’histoire de l’escrime, une athlète africaine a remporté une médaille aux Jeux.
« Je mérite cette médaille et je suis fière »
Le mauvais temps qui s’est abattu ce 10 août 2016 sur Rio, n’a pas déteint sur le moral d’Inès Boubakri, qui a marqué cette journée de son empreinte.
Blessée au dos durant sa demi-finale, il n’était pourtant pas question pour elle de courber l’échine. Impossible de passer à côté de cette breloque, la plus belle de tout son palmarès.
« J’ai fait une saison un peu moyenne et beaucoup de personnes ne croyaient pas en moi. Je mérite cette médaille et je suis fière », raconte-t-elle en grimaçant un peu. « J’ai serré les dents et je me suis battu. J’ai réussi ».
Inès Boubakri a donc marqué les esprits ce mercredi en se qualifiant pour les demi-finales après avoir battu difficilement la Canadienne, Eleanor Harvey (15-13). Elle s’est ensuite inclinée face à l’Italienne Elisa Di Francisca qui avait selon elle « plus d’expérience » (9-12).
Une médaille à part
Lors de sa journée marathon, Inès Boubakri avait aussi dominé l’Égyptienne Noura Mohamed et la Japonaise Nishioka Shiho, respectivement lors des seizièmes et huitièmes de finale. Dans le clan tunisien, on commençait déjà à rêver.
Inès Boubakri, qui évolue dans le club d’escrime de l’Association Sportive de Bourg-La-Reine (région parisienne), a dû se défaire de la Russe Aida Shanayeva pour enfin s’offrir une médaille aux Jeux olympiques.
Menée en début de match, elle a petit à petit remonté son handicap avant d’assoir sa victoire. « Ce sont les Jeux olympiques. Cela n’a rien à voir avec le reste. Pour moi c’est exceptionnel. Cette médaille, je vous assure que je vais la fêter », lâche-t-elle en souriant.
La revanche de Londres 2012
De quoi étoffer son palmarès éloquent sur le continent africain avec onze médailles d’or lors des Championnats d’Afrique et sept titres de championne de Tunisie. Elle possède aussi une médaille de bronze décrochée aux Mondiaux de 2014.
Depuis quatre ans, Inès Boubakri attendait une récompense aux Jeux olympiques de Rio après sa sixième place à Londres en 2012. La native de Tunis avait été éliminée en quarts de finale juste pour une touche face à Valentina Vezzali, six fois médaillée d’or aux JO.
Inès Boubakri a remercié son époux, le fleurettiste français Erwann Le Péchoux. « C’est un grand jour pour moi », dit-elle en s’éloignant. La nuit qui est tombée très tôt sur Rio risque d’être longue pour Inès Boubakri et tous ses supporters.
