Le Président de la République, Kais Saied, a reçu hier, au Palais de Carthage, Fethi Zouhair Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie pour un entretien axé sur le statut de la Banque Centrale de Tunisie.
Le Président de la République a rappelé dans ce sens que la loi relative au statut de la BCT, qui nécessite une révision, stipule que parmi les objectifs que cette institution doit s’efforcer d’atteindre figurent la préservation de la stabilité des prix et de la stabilité financière, en vue de réaliser les objectifs de la politique économique de l’État, notamment en matière de croissance et d’emploi.
Le Président a ainsi souligné la nécessité de réviser la loi relative au statut de la Banque centrale pour mieux répondre à ses objectifs fondamentaux.
Il a également souligné l’importance pour toutes les institutions de l’État de travailler en harmonie et en coordination, en insistant sur le fait que la politique monétaire doit être cohérente avec la politique économique. L’État doit disposer d’une politique unique, et non de politiques multiples, même si les institutions sont diverses.
Par ailleurs, le Président de la République a mis l’accent sur le rôle crucial de la Commission des analyses financières, qui doit s’acquitter pleinement des tâches qui lui sont confiées.
Prêt de 7 milliards de dinars
Dans ce contexte, rappelons qu’hier, l’Assemblée des Représentants du Peuple a validé une mesure autorisant la BCT à octroyer un financement exceptionnel de 7 milliards de dinars à l’État pour l’exercice 2025. Cette décision permettra un prêt sans intérêt remboursable sur 15 ans, dont trois années de grâce.
Cette décision s’inscrit dans la continuité des pratiques précédentes, l’État ayant déjà eu recours à des financements similaires auprès de la BCT en 2020 et 2024, conformément à la loi n° 2016-35 régissant le statut de la Banque centrale.
L’indépendance de la BCT en question
Kais Saied avait déjà évoqué la question de l’indépendance de la BCT ou son autonomie par rapport à l’Etat tunisien en février dernier.
« Il n’existe aucune institution publique indépendante de l’Etat », avait-il déclaré le 5 février 2024, estimant que l’indépendance des politiques monétaire de la BCT est au sein de l’Etat et que la question de son autonomie intervient comme une réponse aux diktats extérieurs visant l’implosion de l’Etat.