Les réunions préparatoires du sommet de la Ligue arabe se poursuivent aujourd’hui à Tunis, avec la tenue de la réunion des délégués permanents de l’organisation panarabe.
Le débat qui se tient actuellement permettra d’éclaircir des zones d’ombre alors que les attentes des peuples arabes ne font que baisser.
La guerre en Syrie, la situation au Yémen, ou encore la crise en Libye… Des dossiers de taille sont à l’ordre du jour du sommet de Tunis.
Les pays arabes demeurent particulièrement divisés par les guerres en Syrie, au Yémen, la crise libyenne, ou encore sur le conflit diplomatique entre le Qatar et ses voisins du Golfe.
L’une des grandes questions du sommet de Tunis est celle d’une réintégration de la Syrie dans le jeu diplomatique régional, sept ans après son exclusion de la Ligue arabe.
Le secrétaire général-adjoint de la Ligue arabe Houssem Zaki a mis fin hier au suspense : Il annoncé qu’il n’y avait pas consensus sur cette question.
Le vœu d’une réintégration de la Syrie a pourtant été formulé par plusieurs pays, mais l’Arabie saoudite, poids lourd régional opposé à Damas, semble encore réticente à une normalisation avec la Syrie.
Pour ce qui est de la situation au plateau du Golan, la position de la Ligue arabe en la matière est claire.
L’organisation panarabe appuie la souveraineté de la Syrie sur le Golan occupé par Israël, « la Ligue arabe ne fait pas l’amalgame entre le dossier du plateau du Golan syrien et la crise syrienne ». Affirme Houssem Zaki, dans une déclaration aux médias.
Autre terrain de conflit entre l’Arabie saoudite et les pays arabes : La guerre au Yémen et la crise humanitaire qui y sévit.
Le dossier sera évidemment au menu des discussions : Les combats entre les rebelles Houthis et les forces soutenues par Riyad, ont fait plus de 10 mille morts depuis 2014, et plongé le pays dans la famine et le choléra.
Le sommet intervient dans une période de tensions, alors que la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite, est souvent pointée du doigt par les ONG qui l’accusent de mener des frappes aériennes sur des hôpitaux et des écoles.
Une autre situation préoccupante, qui sera l’autre priorité des dirigeants arabes. Il s’agit de la défense de la cause palestinienne qui est souvent le seul sujet sur lequel les États membres de la Ligue arabe se retrouvent d’accord.
L’enjeu, pour la Ligue, est de remettre la cause palestinienne sur le devant de la scène diplomatique internationale, après la décision des États-Unis de reconnaître Al-Qods comme capitale officielle d’Israël.
La crise des pays du Golfe qui oppose depuis 2017 l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à l’émirat du Qatar ne sera pas officiellement au menu des discussions de Tunis, mais son ombre planera sur ce sommet.
Chez les pays arabes, cette crise a entraîné des clivages plus au moins assumés. Au Maghreb, et à part la Mauritanie qui s’est clairement affichée du côté des Saoudiens, la Tunisie, l’Algérie, et le Maroc sont restés neutres.
La situation en Libye fera partie également des sujets centraux du sommet arabe.
Selon le ministre des affaires étrangères Khemaies Jhinaoui « La Tunisie devrait jouer un rôle important dans le traitement de ce sujet aussi sensible ». Une réunion quadripartite, tenue par la Ligue arabe, l’ONU, l’Union africaine, et l’Union européenne, s’est tenue, pour débattre des moyens de concrétiser la feuille de route et de l’organisation d’élections libres en Libye au cours du mois prochain.
Le porte-parole du Sommet arabe Mahmoud Khmiri a déclaré ce mercredi que les derniers développements en Algérie ne sont pas inscrits à l’ordre du jour de la réunion des représentants arabes, alors que la situation en Algérie est au centre de toutes les attentions, notamment le sommet de la société civile, qui se tient parallèlement aux travaux du sommet de la Ligue des états arabes.
