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Libye: le Parlement rejette une décision de justice invalidant son élection

Le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale a rejeté jeudi la décision de la Cour suprême invalidant son élection, dans un nouvel épisode d’une lutte pour le pouvoir qui a plongé le pays dans le chaos.

Dans un arrêt qui a surpris les observateurs, la Cour suprême libyenne a invalidé le Parlement ainsi que toutes les décisions qu’il a prises depuis son élection le 25 juin.

Cette décision illustre l’extrême désordre régnant en Libye, dont la capitale Tripoli est contrôlée par une coalition de milices, Fajr Libya, et où de violents combats secouent la deuxième ville du pays, Benghazi.

« La Chambre des représentants refuse le verdict (…) et affirme qu’elle continue ses travaux, de même pour le gouvernement qui en est issu », a indiqué le Parlement dans un communiqué officiel lu en direct sur la chaîne Libya Awalan par le député Adam Abou Sakhra.

Le Parlement souligne que Tripoli, où siège la Cour suprême, est « une ville hors contrôle et gouvernée par des milices hors la loi (…) » et que la Cour suprême a donc pris cette décision « sous la menace des armes ».

La mission de l’ONU en Libye (Unsmil) a de son côté indiqué par communiqué qu’elle « étudiait de près » ce jugement de la Cour, qui s’est prononcée sur un recours d’un député islamiste contestant la constitutionnalité des décisions du Parlement.

Dans son arrêt, la Cour suprême s’est aussi prononcée sur un autre recours contestant un amendement de la Constitution ayant conduit à l’élection le 25 juin du Parlement et a, de ce fait, annulé ce scrutin et toutes les décisions qui en ont découlé.

La décision est définitive, son effet immédiat et aucun recours n’est possible.

- « Seule instance légitime » -

Dès l’annonce de la Cour suprême, des concerts de klaxons et des tirs de joie ont résonné à Tripoli où les miliciens de Fajr Libya fêtaient leur « victoire », a constaté un photographe de l’AFP.

Selon l’analyste Fraj Najm, cette décision donne la « légitimité » au Parlement sortant, le Congrès général national (CGN), dominé par les islamistes et qui avait déjà repris du service sous l’impulsion de Fajr Libya.

En mars, le CGN avait été contraint d’amender la Constitution pour organiser des élections législatives, sous la pression de la rue qui contestait sa légitimité dans la mesure où son mandat devait se terminer en février.

Dans une allocution s’apparentant à un discours d’investiture, le président du CGN Nouri Abou Sahmein a appelé toutes les parties à accepter la décision de justice et demandé à la communauté internationale de changer de position à l’égard de son assemblée non reconnue.

« Nous appelons nos partenaires à rouvrir leurs ambassades à Tripoli », a-t-il dit.

Le Parlement issu des élections du 25 juin, dominé par les anti-islamistes, est contesté par Fajr Libya et par les puissants groupes islamistes qui ont pris Benghazi (est), ville où il devait initialement siéger.

Estimant que sa sécurité ne pouvait être assurée à Benghazi, théâtre de violences quotidiennes, ce Parlement se réunit à Tobrouk, dans l’extrême est de la Libye.

- « Moment critique » -

C’est sur ces considérations géographiques que le député islamiste Abderraouf al-Manai, qui boycotte comme d’autres élus le Parlement, a fondé son recours, arguant que le Parlement n’avait pas respecté la Constitution provisoire en ne siégeant pas à Benghazi.

M. Manai, ainsi que d’autres députés islamistes, accusent également le Parlement d’avoir outrepassé ses prérogatives en appelant en août à une intervention étrangère en Libye pour protéger les civils, après la prise de la capitale par Fajr Libya.

La plupart des députés qui boycottent le Parlement soutiennent Fajr Libya, qui a formé un gouvernement parallèle connu pour ses sympathies islamistes, tandis que le CGN a repris du service.

La décision de la Cour met dans l’embarras la communauté internationale, qui avait reconnu le Parlement désormais invalidé et le gouvernement qui en était issu, tout en refusant toute relation avec le CGN et le gouvernement parallèle établis à Tripoli.

Première à réagir au plan international, l’Unsmil s’est contentée d’appeler « toutes les parties à placer l’intérêt national au-dessus de toutes les autres considérations », tout en faisant état d’un « moment critique » pour la Libye.

Cette annonce intervient alors que des violents combats se déroulent depuis plusieurs jours à Benghazi, que des forces pro-gouvernementales tentent de reprendre. Ils ont fait plus de trente morts en trois jours, selon des sources médicales.(AFP)

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