« Le taux de croissance en Tunisie pourrait atteindre 2,8 % en 2018 et 3,5 % en 2019, sous réserve dune accélération des réformes structurelles, dune montée en puissance de lappareil industriel pour répondre à la demande extérieure, et de latténuation du caractère cyclique de la croissance du secteur agricole « , a indiqué la Banque africaine de développement (BAD), dans lédition 2018 de son rapport annuel » Perspectives économiques en Afrique » (PEA), publié, vendredi, sur son site web.
Mettant laccent sur les défaillances de léconomie tunisienne, la BAD a rappelé que, depuis 2011, les finances publiques ont continué à se détériorer et que les progrès des réformes structurelles demeurent limités en raison de la résistance au changement du modèle de développement qui a accompagné léconomie depuis les années 70. Depuis cette date, lenchainement des déficits a déprécié le dinar de 104% par rapport au dollar américain. La Banque a fait état, également, de la détérioration de la sécurité due à la crise libyenne et de la possible résurgence de conflits sociaux liés à la détérioration du pouvoir dachat. Accélérer les réformes, réduire les subventions à lénergie et lever les obstacles à la croissance.
Afin dassurer la relance économique en Tunisie, la BAD a recommandé daccélérer les réformes, notamment la réforme fiscale et la réforme de la fonction publique, dans le dessein de bénéficier de lappui des partenaires au développement et de la confiance des marchés pour le (re)financement de sa dette. La BAD a préconisé, en outre, de réduire les subventions à lénergie, qui profitent de manière disproportionnée aux plus riches, et de poursuivre la réforme de la sécurité sociale, afin daider à stabiliser les déficits publics et la dette. « Un autre défi majeur pour les années à venir est de lever les principaux obstacles à la croissance et à la création demplois, notamment en simplifiant le cadre réglementaire pour résoudre les problèmes de prêts non productifs et de gouvernance des banques publiques, et ainsi élargir laccès des petites et moyennes entreprises au financement bancaire ». La Tunisie pourrait également adopter un plan pour stimuler de nouvelles industries à fort potentiel compétitif, susceptibles dabsorber le vaste réservoir de travailleurs qualifiés sous-employés du pays « , a encore noté la Banque Africaine de Développement. La BAD souligne les réalisations accomplies par la Tunisie
Toutefois, la BAD a mis en valeur les réalisations accomplies par la Tunisie, durant ces dernières années, notamment, la politique de sécurité, instaurée après les attentats de 2015, et qui a clairement porté ses fruits, notamment vis-à-vis du tourisme, ce qui permettra daméliorer la balance des paiements et de contribuer à stabiliser le dinar. « La production et les exportations de phosphate ont fortement rebondi, et linvestissement commence à afficher des signes de reprise ….La Tunisie continue également, de bénéficier dun solide appui de la communauté internationale « . Elle a signalé, aussi, que » la croissance devrait bénéficier de la poursuite de la reprise dans la zone euro, amorcée en 2012, en particulier en Espagne, Allemagne et France, et qui devrait tirer les exportations tunisiennes à la hausse « .