De violents tirs d’artillerie, les plus intenses depuis un mois, ont secoué dimanche la ville de Donetsk tenue par les séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, rapportent des journalistes de Reuters.
Les tirs, qui ont commencé dans la nuit, semblaient provenir aussi bien du secteur tenu par les forces gouvernementales ukrainiennes autour de l’aéroport que des zones contrôlées par les rebelles, qui auraient reçu ces derniers jours le renfort de chars et de pièces d’artillerie venant de Russie, selon les autorités de Kiev.
Ils étaient très nettement audibles dans le centre de la ville, qui comptait un million d’habitants avant le début du conflit. Le conseil municipal de Donetsk a fait état sur son site internet d’immeubles résidentiels endommagés, sans évoquer de victimes.
Selon des habitants, des combats se déroulent près de l’aéroport que les séparatistes veulent prendre aux troupes gouvernementales.
Le cessez-le-feu entré en vigueur le 5 septembre a été violé de manière régulière mais les tensions sont encore montées d’un cran ces derniers jours, les séparatistes accusant l’armée ukrainienne d’avoir lancé une offensive et Kiev dénonçant une nouvelle intervention russe, démentie par Moscou.
Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont annoncé dimanche avoir localisé en zone rebelle une colonne de véhicules blindés sans signes distinctifs, ce qui selon Kiev confirme l’envoi de renforts par la Russie.
Le gouvernement de Kiev accuse les Russes d’avoir envoyé jeudi une colonne de 32 chars, de pièces d’artillerie et de camions de munitions prêter main forte aux séparatistes.
Dans un communiqué, l’OSCE dit pour sa part avoir localisé un convoi de 40 véhicules, dont 19 gros camions Kamaz tractant chacun un obusier de 122 mm. Les véhicules n’avaient aucune marque d’identification et les hommes à bord, vêtus de noir, ne portaient aucun insigne.
Pour Kiev, il ne fait aucun doute qu’il s’agit de soldats russes, a dit le porte-parole de l’armée ukrainienne, Andriy Lissenko.
« On a assisté durant la semaine passée à une intensification des bombardements et de l’envoi de renforts, de matériel et de munitions aux groupes terroristes », a-t-il déclaré.
Il a précisé que trois soldats ukrainiens avaient été tués et 13 blessés ces dernières vingt-quatre heures. Le service de presse des forces armées a déclaré pour sa part que deux policiers et un civil avaient été tués dans les bombardements de dimanche.