L’Ile de Djerba a connu ces deux derniers jours une dynamique exceptionnelle à loccasion du pèlerinage annuel de la Ghriba. Ce rite juif représente pour certains l’occasion de retrouver ses amis et pour dautres un moment sacré pour sapprocher de dieu et lui confier ses espoirs.
Des pèlerins de toutes tranches dâge et de toutes les nationalités sont, par ailleurs, venus des quatre coins du monde mais aussi des différentes villes de la Tunisie.
Aychoucha, une septuagénaire djerbienne, élégante dans son Safsari, affirme quelle visite la Ghriba depuis son enfance. » Je viens plutôt parler aux gens, sans pour autant faire les rites du pèlerinage « , dit-t-elle, ajoutant que plusieurs jeunes conçoivent cette fête comme une occasion de faire de nouvelles connaissances et éventuellement trouver un mari. Azriya Guy, un juif de Gabes se réjouit de ce rendez-vous religieux annuel. Pour lui, cette ambiance fraternelle, cette convivialité sociale et cet esprit de tolérance surpassant tout débat politique et médiatique de haine ne peut se trouver quà Djerba. » Ici nous sommes une seule famille. Limage de lImam Hassan Chalghoumi en train de lire le coran à la Synagogue cette année restera à jamais gravée dans ma mémoire « , dit-t-il d’un ton ému. Né à Gabes, Guy visite la Ghriba depuis son enfance. » Néanmoins, Je suis heureux de voir, pour la première fois, des musulmans réciter La Fatiha à la synagogue. » Shaoul Sayada, un Tunisien de confession juive est venu des territoires occupés accompagné de sa famille. » Nous sommes venus, 7 membres de ma famille et moi-même, cette année pour la première fois à la Ghriba et je suis heureux de retrouver la Tunisie « , se réjouit-t-il, saluant les efforts des forces de sécurité pour sécuriser les lieux. Shaoul habitait Sbeitla avant de partir en 1951 » Je suis revenu pour la Ghriba et pour la Tunisie que jaime « . Pour Adda, une franco-tunisienne juive venue de Paris, la Ghriba ne lui était quune image quelle avait construite à travers les récits de ses parents en France. Née en France, Adda est venue pour la première fois à la Ghriba en 2015 avec pour but de prier pour la guérison de son fils. » Je me suis promise en 2015 de revenir si dieu répond à mes prière et me voilà aujourdhui revenue après 2 ans pour prier pour ma fille « . » Je prie pour tous les gens qui mont confié leur vux en France « , raconte Adda dont le père est de la Goulette et la mère est de lAriana. Pour Adda, la Ghriba représente un lieu unique de rencontres et de prières.