Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed a souligné dans le discours du gouvernement prononcé, mardi, devant l’ARP, que « l’amélioration de la situation économique, a été, dès le départ, la priorité du gouvernement d’union nationale, lequel s’est engagé à prendre les mesures nécessaires, pour inverser la tendance au niveau des grands indicateurs économiques, dici 2020″.
il a indiqué lors de la séance plénière marquant le démarrage des débats budgétaires pour l’exercice 2018, que « le premier défi rencontré a été de réactiver les moteurs de la croissance, à savoir la production, lagriculture, le tourisme, linvestissement et la croissance. Le retour à la production et le rétablissement de la valeur travail, étant des conditions sine qua non pour remettre le pays sur les rails de la croissance « .
Chahed a considéré que » les mouvements sociaux sont légitimes et que lEtat doit être ouvert au dialogue avec toutes les parties. Toutefois, ces mouvements ne doivent pas bloquer la production, au risque de bloquer toute issue possible aux problèmes sociaux « . » Malgré les difficultés rencontrées, des avancées ont été enregistrées dans ce sens. La production du phosphate a progressé de 23% au mois de novembre 2017, par rapport à la même période de 2016, sétablissant à 4 millions de tonnes. En outre, les exportations ont progressé de 18% durant les 10 premiers mois de 2017, par rapport à la même période de 2016 « . Et dajouter « le secteur touristique a aussi, connu une relance importante, avec lamélioration des principaux indicateurs dont une évolution des entrées touristiques de 28%. Le nombre des touristes européens ont progressé de 20% et les recettes touristiques, de 18%, durant les 10 premiers mois de l’année courante. 6 millions de touristes ont visité la Tunisie jusquau mois de novembre 2017. Un chiffre qui n’a pas été atteint depuis des années « . Le Chef du gouvernement a par ailleurs, fait savoir que « linvestissement direct étranger a aussi, augmenté de 13,6%. Cette tendance haussière a concerné les investissements agricoles (+66%) et industriels (+10%), mais aussi les services (+40%) « . » Tous ces indicateurs et bien dautres, ont fait que le taux de croissance a dépassé le seuil de 2%, et permettent de prévoir une croissance de 2,2 à 2,3% à la fin de lannée 2017, soit le double de la croissance enregistrée en 2016 « , a-t-il souligné. » Nous considérons que cest un taux positif et un point positif dans le bilan du gouvernement dunion nationale, car cette croissance résulte, pour la première fois après la révolution, dune réelle production. Ainsi, les industries manufacturières ont évolué de 2,8%, avec un retour du secteur textile et habillement qui emploie près de 260 mille tunisiens et qui sétait beaucoup rétracté durant les dernières années. Ce secteur a enregistré, durant les 9 premiers mois de 2017, un taux de croissance de 3,2% « . « Ce taux est positif car les services marchands tels que le tourisme et le transport ont aussi, progressé de 4%, alors que les services non marchands qui proviennent essentiellement, des salaires du secteur public nont avancé que de 0,26%. Cest le vrai changement qui a eu lieu dans la structure de la croissance, et cest ce type de croissance qui permettra de créer des emplois durables et productifs » a-t-il par ailleurs soutenu. Le Chef du gouvernement a toutefois, souligné que « ces résultats positifs restent insuffisants. Notre économie a besoin de taux de croissance plus élevé, pour pouvoir créer des emplois, renforcer le développement régional, améliorer les infrastructures et les services publics. Et cest la raison pour laquelle nous nous sommes fixés des objectifs clairs à lhorizon 2020, dont celui datteindre un taux de croissance de 5% en 2020 « . » Dans mon discours prononcé devant lARP au mois de septembre, quatre objectifs ont été fixés à lhorizon 2020, à savoir un déficit budgétaire qui ne dépasse pas les 3%, un taux dendettement ne dépassant pas 70%, une masse salariale contenue à 12,5% et un taux de croissance de 5% en 2020 « , a-t-il rappelé. Il a par ailleurs affirmé que » la politique économique a manqué dobjectifs clairs et de planification à moyen et long termes, durant les dernières années », relevant que » le projet de loi de finances pour lannée 2018, prévoit une réduction importante du déficit budgétaire à 4,9%, comme premier pas pour atteindre un taux de déficit de 3%, à lhorizon 2020. Cette régression est importante, étant donné limpact négatif du déficit sur le taux de change du dinar et linflation et par conséquent sur le pouvoir dachat du citoyen « . « La réduction du déficit budgétaire en 2018, permettra de mieux maitriser lendettement pour le contenir à un taux inférieur à 70% à lhorizon 2020. Le PLF 2018 envisage de réduire la masse salariale pour la contenir progressivement à un taux de 12,5%, à l’horizon 2020. Il est inacceptable que la Tunisie occupe les premiers rangs à léchelle mondiale en termes de pourcentage de masse salariale dans le PIB » a-t-il encore estimé, soulignant » le paradoxe entre limportance de la masse salariale et la moyenne des salaires des fonctionnaires qui demeure faible « . Chahed a aussi estimé » quil est inconcevable que les trois quarts du budget de létat soient orientés vers les salaires, impactant négativement lenveloppe du développement et réduisant lintervention de lEtat dans le domaine social mais aussi dans lencouragement de linvestissement créateur demploi « . Sagissant du taux de croissance, Chahed a soutenu » que le PLF 2018 table sur un taux de croissance de 3%, pour atteindre 4% en 2019 et 5% en 2020 » Chahed a souligné que le projet de loi de finances pour lexercice 2018, repose sur 4 principaux axes, inscrits dans la stratégie du gouvernement à lhorizon 2020, à savoir des mesures visant à: 1/ promouvoir l’investissement, encourager l’épargne et soutenir les PME 2/ lutter contre l’évasion fiscale et la fraude dans les domaines financier et fiscal 3/ soutenir les ressources propres et instaurer la justice fiscale 4/ améliorer les services, préserver le pouvoir d’achat des citoyens et réduire le taux de chômage. « Nous sommes ouverts aux propositions des députés tant quelles ne touchent pas à la philosophie générale de la loi de finances, basée sur léquité fiscale », a assuré le Chef du gouvernement. Il a évoqué à ce propos, le programme de relance économique basé sur quatre volets: lentreprise, lexportation, les régions et les technologies modernes. Dans le cadre de cette vision, « le rôle de lEtat est de mettre en place des stratégies participatives auxquelles prennent part les opérateurs économiques privés. Elle vise à donner la priorité aux activités productives et à haute capacité dexportation » a t-il souligné, relevant que « des mesures ont été prises pour limiter limportation, afin de préserver la valeur du dinar et encourager le secteur productif ». » Nous avons, aujourdhui, un actif à valoriser. Dans ce cadre, le gouvernement a identifié nombre de projets pour des investissements globaux de près de 5 200 millions de dinars, que nous uvrons à réaliser, au cours des trois prochaines années, dans le cadre du Partenariat Public/Privé (PPP) ». Le chef du gouvernement a affirmé que ces projets vont générer des points de croissance supplémentaires pour notre économie, soulignant que « pour favoriser la réussite de cette stratégie, nous devons combattre la bureaucratie excessive qui est devenue un grand obstacle à linvestissement et partant à la croissance et lemploi « . Dans ce cadre, « nous sommes en train de réviser le système des autorisations administratives, en vue de les réduire au maximum, avant la fin de lannée, et décourter les délais dobtention ». En matière de réglementation des changes, « nous allons présenter à lARP, un projet de loi comportant des dispositions relatives à la régularisation de la situation des tunisiens résidents qui ont de largent placé à létranger ». Dans le domaine de développement régional, « nous avons décidé le démarrage dun projet de développement intégré des régions sahariennes qui représentent près des deux tiers de la superficie du pays ». Il a par ailleurs, rappelé les dix axes essentiels de promotion de linvestissement, en 2018, à savoir : 1/ Levée des entraves devant les investissements 2/ Amélioration du financement des PME 3/ Elaboration dun programme national exceptionnel pour le renforcement de lexportation 4/ Mise en place dun programme ambitieux de développement dans les régions 5/Impulsion du programme » Tunisie numérique 2020 » 6/ Démarrage du programme tunisien de lénergie solaire 7/ Lancement des études pour la réalisation des quais 8 et 9, au port de Rades 8/ Mise en application du livre blanc relatif à lendettement du secteur touristique et démarrage de nouvelle stratégie pour le renforcement du secteur 9/ Renforcement du programme dessaimage des sociétés