Le président de la République Béji Caid Essebsi a indiqué que la Tunisie affronte une menace terroriste à l’intérieur du pays et est exposée à une menace terroriste extérieure provenant d’un pays voisin, la Libye.

Il cite le groupe de « l’Etat islamique » (Deach) qui, a-t-il dit, s’approche de la frontière tunisienne puisqu’il est arrivé à la ville de Sabratha, à seulement 70 kilomètres de nos frontières.
Cette situation exige de renforcer la vigilance et de traiter cette question délicate avec sérieux, a-t-il déclaré à l’issue de son entretien lundi au Caire avec le Premier ministre égyptien Chérif Ismail.
« La Tunisie et l’Egypte partagent la même vision concernant la situation en Libye. Nous sommes contre la division de la Libye et contre une intervention étrangère pour résoudre sa crise », a-t-il dit. La solution est entre les mains des protagonistes libyens seulement. Il faut les aider à parvenir à une solution politique à travers le dialogue et soutenir les efforts onusiens visant à rapprocher les points de vue, a-t-il insisté.
Au sujet de l’adhésion de la Tunisie à l’alliance internationale contre « Daech », Béji Caid Essebsi a estimé que la solution politique et pacifique reste « la meilleure option pour résoudre toutes les crises dans la région». Mais, a-t-il argumenté, l’option sécuritaire et militaire est parfois nécessaire si la situation s’aggrave ou encore si l’option pacifique échoue.
Et d’insister :« La Tunisie ne s’ingère pas dans les affaires intérieures des pays frères et amis et n’accepte pas l’ingérence dans ses affaires internes. Elle s’en tient à ses principes et à l’autonomie de ses décisions ».
L’évolution des niveaux de coopération et de partenariat avec certains pays arabes et occidentaux ne veut pas dire qu’on est soumis à des diktats étrangers, a-t-il assuré.
Au sujet de la crise en Syrie, Caid Essebsi a dit regretter l’absence d’une position arabe vis-à-vis de la situation qui ne cesse de s’aggraver dans la région face à une forte intervention de la Russie et de l’Iran, principaux alliés du régime syrien.
Et d’ajouter :« Le fait que Bachar Al-Assad reste au pouvoir n’est qu’une « question secondaire » par rapport à l’objectif ultime auquel aspire la Tunisie, celui de rétablir la situation en Syrie, y instaurer la sécurité et procéder à
sa reconstruction après avoir trouvé une sortie à la crise de manière à lui épargner une intervention militaire qui lui
causera beaucoup de dégâts ».
A propos de sa visite en Egypte, Caid Essebsi a estimé que « c’était plus qu’une réussite », souhaitant qu’il sera procédé à la concrétisation de ce qui a été convenu lors des entretiens bilatéraux avec son homologue égyptien Abdelfattah Al-Sissi ou dans le cadre de la Haute commission mixte tuniso-égyptienne tenue en septembre dernier à Tunis.
De son côté, le Premier ministre égyptien a fait part d’une « coordination accrue et d’une concertation permanente » entre les deux pays dans le domaine sécuritaire et au niveau des institutions sécuritaire et militaire pour faire face à la menace terroriste qui plane sur la région arabe.
Il a indiqué que les efforts seront focalisés durant la prochaine étape sur le renforcement de la coopération bilatérale dans divers domaines notamment aux niveaux commercial, industriel, culturel, environnemental et éducatif.
Notons que le président de la République est rentré lundi soir à Tunis au terme d’une visite de travail deux jours en Egypte à l’invitation du président égyptien Abdelfattah Al-Sissi. (TAP)