Le président de la République Béji Caid Essebsi a décidé, jeudi, après concertation avec le chef du gouvernement, d’instaurer la parité de salaire entre hommes et femmes dans les secteurs agricole et industriel afin d’éradiquer la discrimination
en matière de rémunération entre les deux sexes.
Lors d’un discours prononcé à l’occasion de la célébration, au Palais de Carthage, de la fête de la femme coïncidant avec le 59e anniversaire de l’adoption du Code
du statut personnel (CSP), Caid Essebsi a annoncé l’amendement des dispositions relatives à la garde d’enfants mineurs pour garantir l’égalité entre les parents, de manière à simplifier aux enfants les autorisations et les procédures officielles.
Il a appelé le gouvernement à entamer les procédures judiciaires nécessaires.
Le président de la République a, par la même occasion, fait part de sa préoccupation à l’égard de certaines pratiques inacceptables dans le traitement des fillettes
dans les établissements non autorisés d’enfants qui, a-t-il dit, sont « complètement différentes des méthodes d’éducation moderne établies par l’Etat ».
« Les méthodes adoptées dans ces institutions sont contre le Code de protection de l’enfant », a-t-il déploré, soulignant l’impératif d’appliquer la loi.
D’autre part, Caid Essebsi a exprimé son mécontentement à l’égard des résultas des études et des « chiffres alarmants » relatifs à la situation de la femme rurale dans plusieurs régions ainsi qu’à la situation des femmes dans les quartiers populaires des grandes villes.
« Il est inacceptable que la femme soit toujours victime de violence verbale et physique dans un Etat de droit », a- t-il soutenu, ajoutant que la violence qui rabaisse la
femme ne sera plus tolérée sous aucun prétexte.
Caid Essebsi a, à ce propos, encouragé toute initiative législative ou procédurale visant à lutter contre ce fléau.
Le président de la République s’est dit fier de la femme tunisienne qui « a fait honneur au drapeau tunisien ».
Il a rappelé par la même occasion, les réalisations du leader Habib Bourguiba, notamment avec la promulgation du Code du statut personnel (CSP), qualifiée « d’une grande réforme sociale ».
Le président de la République a souligné la détermination de lutter contre toutes les formes de discrimination contre la femme sur tous les plans et d’encourager toutes les initiatives législatives permettant de préserver les acquis et la dignité de la femme tunisienne.
La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance
Samira Meraii a, de son côté, affirmé dans son allocution prononcée à cette occasion, que la célébration de la fête de la Femme revêt une importance symbolique notamment après trois années passées sans fêter cette journée. Elle a mis en exergue à ce propos le rôle de la femme en cette étape de l’histoire de la Tunisie qui se penche sur l’installation de ses institutions permanentes.
La Tunisie occupe la 17ème place à l’échelle africaine concernant l’égalité entre les sexes, d’après une étude de la Banque Africaine de Développement (BAD), a rappelé
Merii. Un tel classement, a-t-elle souligné nous incite à réfléchir sur la nécessité de réviser toutes les législations discriminatoires.
La fête de la femme a été célébrée en présence notamment du chef du gouvernement, du président de l’ARP, de plusieurs chefs de partis politiques et députés ainsi que des représentants des organisations et associations, et des femmes de l’Armée, de la Douane et de la Sécurité nationales.
