Bien que véhément, notamment contre la Russie et l’immigration clandestine pour laquelle il estime que l’Australie se débrouille seule, le Premier ministre australien a voulu inventer une nouvelle forme de protocole au G20. Tony Abbott, hôte du sommet des vingt pays les plus puissants du monde à Brisbane, a préparé un barbecue et demandé aux chefs d’Etats et de gouvernement de s’appeler par leurs prénoms pour mettre de la chaleur à un sommet plombé par l’opposition Russie-Occident.

Ouvrant la réunion, «Tony» a demandé à ses homologues de «parler avec le cœur plutôt que lire un discours», s’en tenir à cinq minutes maximum d’allocution à chaque prise de parole. «Et si nous pouvons utiliser les prénoms, ce serait également bien parce que quels que soient les désaccords, je pense que cela aide s’il y a au moins de la chaleur humaine entre nous», a-t-il demandé.

Assis entre le représentant de la Corée du Sud et celui de l’Arabie saoudite, Vladimir Poutine est resté de glace. Tony Abbott avait à sa droite le président américain Barack Obama et le ministre argentin de l’Economie, Axel Kiciloff. Quant à François Hollande, il était installé entre la chancelière allemande Angela Merkel -que Nicolas Sarkozy avait courroucée en l’appelant par son prénom- et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy.

Dans cette veine conviviale, le déjeuner devrait se dérouler autour d’un barbecue, appareil si familier aux Australiens qu’ils l’appellent «le barbie». Si la gastronomie australienne n’est pas des plus fameuses ni des plus fines, le grill, si possible placé au centre des convives, est une institution à laquelle peu dérogent. Sur le barbie, on fait griller toutes sortes de viandes, de kangourou, de crocodile et d’émeu bien sûr, mais aussi de poissons, de légumes et de bananes. (leparisien.fr)