Cancer du col de l’utérus :  Le vaccin contre le papillomavirus suscite la polémique en Tunisie !

Cancer du col de l’utérus :  Le vaccin contre le papillomavirus suscite la polémique en Tunisie !

 La campagne de vaccination préventive visant les filles de 12 ans contre le papillomavirus humain (HPV), responsable de 95 % des cas de cancer du col de l’utérus, a soulevé une grande polémique et des réactions mitigées auprès des tunisiens, notamment en raison de sa fiabilité et le manque de confiance après la crise sanitaire liée au coronavirus.

En effet, l’opinion publique tunisienne est divisée entre les « pour » et les « contre » ou le débat sur ce nouveau vaccin s’intensifie. D’une part, une partie de la population, notamment les professionnels de santé et les parents bien informés, accueillent favorablement cette campagne, conscients de ses bénéfices à long terme et passent à l’action.

D’autre part, une autre partie de la population exprime des doutes liés à la nouveauté du vaccin dans le pays et posent des questions sur ses effets secondaires. De nombreux d’entre eux-encore marqués par des expériences difficiles durant la pandémie de covid, éprouvent des doutes concernant cette nouvelle vaccination.

 

Les tunisiens face à la vaccination ... méfiance post-Covid

 

La crise du Covid-19 a laissé une empreinte durable dans l'esprit de certains citoyens. Une frange de la population tunisienne exprime son refus de participer à cette campagne de vaccination contre le (HVP) et ce, de manière particulièrement visible sur les réseaux sociaux.

Mme S. H a relevé que la gestion chaotique de la pandémie du covid et les nombreuses informations contradictoires sur la pertinence des vaccins dans le monde ont profondément fragilisé la relation de confiance entre les citoyens et les autorités sanitaires. Le même avis est partagé par Mme Hinda qui a postulé sur sa page Facebook cette méfiance qui se reflète aujourd'hui dans les réticences face à la vaccination contre le HPV, certains parents craignant que cette campagne suive un chemin similaire à celui de la crise sanitaire précédente.

En outre, des interrogations concernant la sécurité du vaccin, les effets secondaires éventuels et la transparence du processus de vaccination renforcent également les débats. Certains parents s’interrogent sur la réelle nécessité de vacciner leurs filles si jeunes, à l’âge de 12 ans, et ce, dans un contexte où les informations médicales sont parfois insuffisantes ou mal comprises.

 

 

Le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) est- t-il fiable ? Réponse des professionnels

 

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) assure que le vaccin contre le HPV est fiable. Il est utilisé depuis plus de 15 ans dans plus de 125 pays. Les études ont démontré une réduction de plus de 80 % des infections à HPV et des lésions précancéreuses chez les femmes vaccinées avant leur premier rapport sexuel.

En Tunisie, la vaccination portant le slogan « Vaccinons nos filles aujourd’hui… protégeons leur santé demain », cible principalement les jeunes filles âgées de 12 ans, une tranche d’âge idéale pour une immunisation optimale avant toute exposition au virus.

Dance contexte les professionnels du domaine interviennent pour clarifier les choses.

Dr Ghouilem, médecin spécialiste en gynécologie-obstétrique, a souligné dans une déclaration à l’Agence Afrique Presse (TAP) que ce vaccin est totalement sûr et efficace, et qu’il ne présente aucun danger pour la santé reproductive des filles. Elle a précisé que l’État a déployé des efforts considérables pour l’introduire dans le calendrier national de vaccination et pour le fournir gratuitement, afin de prévenir le cancer du col de l’utérus, qui touche environ 400 femmes par an en Tunisie.

De sa part, le directeur général du Centre National de Pharmacovigilance, Riadh Daghfous   a déclaré dans une intervention aux médias que ce vaccin est sûr et efficace, et il a été intégré au calendrier national dans le but de protéger indirectement les filles du risque de développer un cancer du col de l’utérus. Il a mis l’accent sur le fait que le vaccin ne présente aucun danger pour la santé des petites filles, le directeur général du Centre National de Pharmacovigilance, a ajouté qu’il  est administré depuis 2006 dans le monde  et que plus de 200 millions de filles dans le monde l’ont déjà reçu.

Les effets secondaires sont similaires à ceux des autres vaccins : douleurs au point d’injection, rougeur, fièvre ou maux de tête. Dans certains cas rares, un léger vertige peut survenir, c’est pourquoi on recommande de rester au repos un quart d’heure après l’administration.

 

 

La sensibilisation ... Une solution efficace ?

 

Ces hésitations soulignent l’importance cruciale de la sensibilisation, de la transparence des autorités, et d’un dialogue ouvert pour rassurer, répondre aux inquiétudes, et bâtir une confiance durable.

Le succès de cette campagne repose sur une sensibilisation efficace. Le ministère de la santé publique appelle les parents, enseignants, professionnels de santé et médias à jouer un rôle actif pour informer, rassurer et encourager la vaccination. Protéger les jeunes filles aujourd’hui, c’est leur offrir demain une vie en meilleure santé.

 

 

 

Savoir plus sur le virus du papillome humain (HPV)

En Tunisie selon le ministère de la santé publique :

·         Le HPV est un des virus sexuellement transmissibles les plus répandus, il est associé à diverses maladies, dont le cancer du col de l’utérus.

·         Le cancer du col de l’utérus est le troisième cancer le plus courant chez les femmes tunisiennes il est causé dans plus de 95% des cas par le HPV.

·         Environ 400 nouveaux cas par an de cancer du col de l’utérus, et plus de 200 décès enregistrés chaque année à cause de cette maladie.

·         Le coût direct du traitement du cancer du col de l’utérus à ces stades avancés s’élève à 25 000 DT par patiente, sans compter le coût indirect.

·         Plus de 70% des cas sont découverts à des stades avancés de la maladie, souvent inopérables et donc de pronostic très réservé.

·         Selon les recommandations de l’OMS de 2022, les filles de 9 à 14 ans devraient recevoir une ou deux doses de vaccin, avant le début de l’activité sexuelle.

Rédaction Rym Rrabelsi

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