Affaire du détenu Rayen Khalfi : Accusations de torture et réactions divergentes du ministère de la Justice et de l’ordre des avocats

La polémique autour des allégations de torture visant Rayen Khalfi, un jeune homme de 19 ans incarcéré à la prison de Bizerte, a dominé l’actualité ce weekend.

  Le ministère de la Justice a réagi aux accusations relayées sur les réseaux sociaux, via un communiqué publié hier.  Il dément fermement les faits, affirmant que le détenu a été examiné par le parquet et par un juge d’instruction, sans qu’aucune trace de violence n’ait été constatée.  

Une enquête interne, menée également par l’Inspection Générale des Prisons, n’aurait révélé aucun mauvais traitement.  Le ministère ajoute que la photo circulant en ligne, censée prouver les actes de torture, date de 2017 et a été prise dans un autre pays.  Le département annonce que des poursuites judiciaires seront engagées contre les auteurs de ces fausses rumeurs 

 De son côté, l’Ordre national des avocats de Tunisie a exprimé hier soir ses vives inquiétudes concernant la gestion judiciaire de cette affaire.  L’Ordre affirme que l’avocate du jeune homme a agi dans le respect strict de la loi, en signalant les déclarations de son client et en s’appuyant sur des constatations faites lors d’une visite en détention.  Le barreau déplore le fait que Rayen Khalfi n’a pas été soumis à un examen médical indépendant, malgré l’ouverture d’une information judiciaire.  Il considère également la publication anticipée de certaines conclusions comme une atteinte au secret de l’enquête et aux droits de la défense.  L’Ordre appelle à faire toute la lumière sur cette affaire sensible, et réaffirme son soutien à sa consœur, au nom des droits humains, de la dignité des détenus et de la primauté du droit.