Météo: un mois d’avril exceptionnellement pluvieux au nord et au centre

Selon les données publiées par l’Institut National de la Météorologie (INM), les stations de Jendouba, le Kef, Siliana, Monastir, Thala, Kasserine et Gafsa ont enregistré des précipitations remarquablement élevées.
A Siliana, le 27 avril, il est tombé plus de 64 mm de pluie en une seule journée. De telles quantités, tombées parfois en quelques heures, ont rappelé l’ampleur des déséquilibres climatiques, mais elles ont aussi contribué à réalimenter les nappes phréatiques et à remplir temporairement certains barrages.
Le nord a enregistré un excédent de 149,1% de pluie par rapport à la moyenne mensuelle, et le centre du pays a même atteint les 191,7%. Ces hausses inattendues pourraient soulager, ne serait-ce que partiellement, les tensions sur les réserves hydriques, en particulier dans les zones agricoles fortement dépendantes de l’eau pluviale pour les cultures saisonnières.
Cependant, cet épisode ne doit pas faire illusion. Le sud du pays, déjà vulnérable, a enregistré un déficit de 40%, illustrant l’inégalité territoriale des précipitations. Et si la pluie a été abondante, elle est tombée dans un laps de temps très court, limitant parfois son infiltration et provoquant des ruissellements rapides peu bénéfiques à long terme.
Autre paradoxe relevé par l’INM : malgré les fortes pluies, les températures ont continué à dépasser les normales saisonnières, avec une anomalie positive de +0,8 °C. Ce décalage entre humidité soudaine et chaleur persistante s’inscrit dans une tendance plus large du dérèglement climatique que connaît la région méditerranéenne.
En somme, avril 2025 aura été un mois de répit climatique pour certaines régions tunisiennes, mais loin de suffire à inverser durablement la trajectoire de stress hydrique du pays. Il rappelle toutefois l’importance de mieux gérer les ressources en eau, en capitalisant sur ces épisodes ponctuels pour renforcer les capacités de stockage et améliorer l'efficacité d'irrigation.